La Préface de la phénoménologie de l’esprit de Hegel

De la Préface de 1807 aux recherches de 1809

SIMHON Ari

22,41 €, 2003, 333p., ISBN : 2-87060-103-4

La “Préface ‘de’ ou ‘à’ la Phénoménologie de l’esprit” constitue en fait une introduction à l’ensemble du système hégélien. Hegel se démarque de Schelling. Si l’affaire (die Sache) de la philosophie, est bien l’absolu, l’effectif, le vrai, la Préface de 1807 insiste sur le fait que la philosophie envisage non pas seulement le vrai, mais “la vraie figure de la vérité” ou encore “le vrai dans la forme du vrai”, tandis que le point de vue schellingien envisage le vrai sous une forme non-vraie puisque seulement intuitive, appréhendant ainsi la médiation qu’est l’absolu sous une forme immédiate et donc “l’effectivité même sous une forme ineffective”. La vraie forme du vrai qu’expose la philosophie accomplie, qui accède au statut de science, est celle du concept. Cependant, le pénultième paragraphe de la Préface n’en suggère pas moins qu’il doit être fait droit à l ‘intuition pourtant tant mise à mal par ce texte, et ainsi, qu’à l’instar du néo-platonisme, raison et sentiment, concept et intuition ou même concept et extase (Ekstase) ne doivent pas être disjoints mais au contraire réconciliés. Tel est le coup de tonnerre, en général insuffisamment souligné, que réserve ce texte majeur en son ultime moment – coup de tonnerre qui fait du hégélianisme un rationalisme mystique à la fois distinct d’un rationalisme “froid” et d’un mysticisme exalté et imaginatif.